Laponie
Norvégienne et Suédoise
(2018)
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LA LAPONIE
La Laponie (en same : Sápmi - en finnois : Lappi - en suédois : Sameland / Lappland) est une région transnationale située dans le nord de la Fennoscandie, à cheval sur les territoires norvégien, suédois, finlandais et russe, dont le peuple autochtone sont les Samis.
La température en Laponie peut varier de -40 °C en hiver (à l'intérieur des terres) à +27 °C l'été. La végétation locale est essentiellement une végétation de taïga et de toundra. Cette région est bordée par l'Atlantique nord et l'océan glacial Arctique et « entrecoupée » par la mer Baltique. Le courant du Gulf Stream permet aux régions côtières (océaniques) de bénéficier de températures relativement clémentes en hiver (la mer n'y gèle jamais, et les ports sont donc utilisables toute l'année, sans la moindre présence d'icebergs, malgré la latitude). C'est pour cette même raison que des villes comme Narvik, Tromsø, Alta, Hammerfest (la plus septentrionale du monde) ou Mourmansk y ont été bâties.
Bien que la région soit également habitée par des Norvégiens, Suédois, Finlandais et Russes, le peuple autochtone est le peuple des Samis (également appelés péjorativement Lapons), peuple dont le mode de vie est fondé sur la transhumance de leurs troupeaux de rennes (les Samis sont toutefois également chasseurs, pêcheurs et cueilleurs). Ce peuple, qui s'est établi dans cette région il y a 10 000 ans, a été évangélisé et les premières églises de la région furent construites au XIIe siècle par les Norvégiens. Toutefois, l'évangélisation ne fut achevée que des centaines d'années plus tard, au XVIIIe siècle, et les croyances animistes traditionnelles subsistent toujours actuellement.
L'élevage du renne ne fait vivre aujourd'hui qu'une petite minorité des Sámi (environ 6 %). Ils élèvent les rennes qui vivent de façon semi-sauvage, sur des territoires bien délimités et très réglementés. Le renne est le seul animal qui se nourrit principalement de lichens. Les Sámit (pluriel de Sámi en langue same) tirent en effet une quantité impressionnante de produits de cet animal ; aujourd'hui, le renne est principalement élevé pour sa viande et sa fourrure, mais aussi pour ses capacités d'animal de trait puisqu'il sert à tirer les traineaux (essentiellement à but touristique). Dans le passé, les Sámit fabriquaient aussi leurs tentes (lávvu) avec leur peau ; les tendons de renne étaient utilisés pour la couture des vêtements en fourrure et les os et bois de rennes pour la fabrication d'ustensiles et d'outils divers.
La culture samie est très spécifique, avec une poésie, une musique (le joik), des légendes, des habitudes vestimentaires (comme les bellinger, pantalons en peau de pattes de renne, ou les skaller, chaussures faites avec la très solide peau de la tête des rennes ; skalle signifie « crâne » en norvégien) et un habitat propre. Les langues sames totalisent environ 35 000 locuteurs et comptent neuf variantes, dont la plupart ne sont pas intercompréhensibles.
Les Samis ont depuis 1971 des droits spéciaux de pêche, de chasse et de passage dans les zones protégées de Laponie pour leur permettre de conserver leur mode de vie.
Drapeau
Sami
LES AURORES BOREALES
Une
aurore polaire (également appelée aurore boréale dans l'hémisphère nord et
aurore australe dans l'hémisphère sud) est un phénomène lumineux caractérisé
par des voiles extrêmement colorés dans le ciel nocturne, le vert étant prédominant.
Provoquées par l'interaction entre les particules chargées du vent solaire
et la haute atmosphère, les aurores se produisent principalement dans les
régions proches des pôles magnétiques, dans une zone annulaire justement appelée
« zone aurorale » (entre 65 et 75° de latitude). En cas d'activité magnétique
solaire intense, l'arc auroral s'étend et commence à envahir des zones beaucoup
plus proches de l'équateur.
Les régions les plus concernées par ce phénomène restent le Groenland, l'Alaska,
l'Antarctique, le nord du Canada, l'Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande,
ainsi que dans les îles Shetlands au nord du Royaume-Uni.
LEGENDES ET ETUDES SCIENTIFIQUES
Les
aurores boréales ont été observées depuis toujours et ont probablement beaucoup
impressionné les Anciens ; dans l'Antiquité, aussi bien en Occident qu'en
Chine, les aurores étaient ainsi considérées comme des serpents ou des dragons
dans le ciel. Pline l'Ancien écrit : « On a vu pendant la nuit, sous le consulat
de C. Caecilius et de Cn. Papirius (an de Rome 641), et d'autres fois encore,
une lumière se répandre dans le ciel, de sorte qu'une espèce de jour remplaçait
les ténèbres. ».
Les aurores polaires sont associées à de nombreux mythes et légendes. Toutes
les langues les désignent sous le nom de « lumières du nord » à l'exception
des Finlandais qui utilisent le terme finnois de revontulet pouvant se traduire
par la « queue de renard rouge » ou les « feux du renard » : certains peuples
Samis racontent en effet que le renard polaire, en parcourant rapidement les
vastes étendues enneigées, éjecte de la poussière avec sa queue dans le ciel,
ce qui crée ainsi les aurores boréales le long de leur passage.
Les Inuits du Groenland surnomment les aurores aqsarniit, croyant que les
âmes des morts jouent à la balle avec des crânes de morses. Une tribu du Nunavut
pense à l'inverse que ce sont les morses qui jouent à la balle avec des crânes
humains. Leur teinte rouge associée au sang est responsable du fait que les
Inuits de l'Est du Groenland croient que les aurores polaires sont l'âme d'enfants
morts-nés.
D'autres mythologies nordiques évoquent le bifröst, la danse des esprits de
certains animaux, particulièrement les saumons, les rennes, les phoques et
les bélugas ; le souffle des baleines de l’océan Arctique ; le reflet du Soleil
ou de la Lune sur les armures des Valkyries quand elles traversent le ciel
; des torches allumées par les esprits des morts pour accueillir au paradis
les nouveaux arrivants.
En Europe au Moyen Âge, les aurores polaires qui prennent des teintes rouges
sont associées au sang et à la guerre. Elles présagent une catastrophe ou
sont vues comme le souffle des guerriers célestes qui racontent leurs combats
dans le ciel.
Elles n'ont été étudiées scientifiquement qu'à partir du XVIIe siècle. En
1621, l'astronome français Pierre Gassendi décrit ce phénomène observé jusque
dans le sud de la France et lui donne le nom d'aurore boréale. Au XVIIIe siècle,
l'astronome britannique Edmond Halley soupçonne le champ magnétique terrestre
de jouer un rôle dans la formation des aurores boréales.
Henry Cavendish, en 1768, parvient à évaluer l'altitude à laquelle se produit
le phénomène, mais il faudra attendre 1896 pour que celui-ci soit reproduit
en laboratoire par Birkeland. Les travaux de Carl Størmer sur les mouvements
des particules électrisées dans un champ magnétique ont facilité la compréhension
du mécanisme de formation des aurores.
À partir de 1957, l'exploration spatiale a permis non seulement une meilleure
connaissance des aurores polaires terrestres mais aussi l'observation de phénomènes
auroraux sur les grosses planètes comme Jupiter ou Saturne. En 1975, le programme
franco-russe ARAKS parvient à créer une aurore polaire artificielle. En 2008,
le chercheur Jean Lilensten a mis au point une expérience, reprenant la terrella
de Birkeland, appelée la Planeterrella. Celle-ci permet de simuler les aurores
polaires.
Les aurores boréales sont aujourd'hui prévisibles, grâce notamment aux travaux
de l'observatoire Kjell Henriksen avec le Centre universitaire du Svalbard,
et à leur programme informatique SvaltrackII disponible au grand public.
FORMATION
Lors
d'un orage solaire accompagnant un orage magnétique, et faisant suite à une
éruption chromosphérique ou un sursaut solaire important (le soleil offre
un pic d'activation solaire sur un cycle de 11 ans), un afflux de particules
chargées, éjectées par le Soleil, entre en collision avec le bouclier que
constitue la magnétosphère. Des particules électrisées à haute énergie peuvent
alors être captées et canalisées par les lignes du champ magnétique terrestre
du côté nuit de la magnétosphère (la queue) et aboutir dans les cornets polaires.
Ces particules, — électrons, protons et ions positifs —, excitent ou ionisent
les atomes de la haute atmosphère, l'ionosphère. L'atome excité ne peut rester
dans cet état, et un électron change alors de couche, libérant au passage
un peu d'énergie, en émettant un photon (particule élémentaire constitutive
de la lumière visible). Comme la nature de ces ions (oxygène, hydrogène, azote,
etc.) dépend de l'altitude, ceci explique en partie les variations de teintes
des nuages, draperies, rideaux, arcs, rayons... qui se déploient dans le ciel
à des altitudes comprises entre 80 et 1 000 km.
L'ionisation résultant de cet afflux de particules provoque la formation de
nuages ionisés réfléchissant les ondes radio. C'est en juillet 2008 qu'une
explication cohérente de ce phénomène a été fournie par la NASA grâce à la
mission américaine THEMIS. Les scientifiques ont en effet localisé la source
de ces phénomènes dans des explosions d'énergie magnétique se produisant à
un tiers de la distance qui sépare la Terre de la Lune. Ils sont ainsi provoqués
par des « reconnexions » entre les « cordes magnétiques géantes » reliant
la Terre au Soleil qui stockent l'énergie des vents solaires.
COULEURS
Les
phénomènes auroraux prennent plusieurs teintes différentes, passant du vert
au rose, au rouge et à l'indigo violet. L'étude spectrographique de la lumière
émise montre la présence de l'oxygène (raie verte à 557 nm et doublet rouge
à 630 et 636 nm) entre 120 et 180 km d'altitude, de l'azote et de ses composés
et de l'hydrogène (656 nm) lors des aurores à protons.
Aux plus basses altitudes, la couleur observée le plus fréquemment est le
pourpre (altitudes de 90 à 100 km). L'excitation des molécules, atomes et
ions d'azote et d'oxygène sont à l'origine des principales couleurs. L'oxygène
émet principalement du vert et du rouge, tandis que l'azote émet du bleu,
du rouge et du violet.
L'atmosphère a des densités en oxygène et en azote qui varient avec l'altitude,
l'oxygène devenant plus dense que l'azote au-dessus de 200 km d'altitude,
ce qui explique en partie la prédominance de vert dans les aurores polaires.
Excitées, certaines des molécules de diazote interagissent aussi avec l'oxygène,
causant une émission additionnelle de vert, ce qui contribue également à la
dominance de la couleur verte. L'hélium et l'hydrogène produisent des aurores
mauves ou bleues16. Enfin, l'énergie du vent solaire joue aussi un rôle dans
les couleurs observées.
CLASSIFICATION
Les
premiers scientifiques qui se sont intéressés aux phénomènes auroraux ont
tout d'abord instauré des classifications de celles-ci en tenant compte de
la forme, de l'étendue et de l'intensité des émissions, ce qui permet une
approche objective et quantitative du phénomène.
Ainsi en sont-ils venus à deux types d'aurores : les formes discrètes et les
formes diffuses. Les formes discrètes ont comme caractéristique de se former
en longs arcs ou en bandes. Les arcs « ondulent » de seconde en seconde, comme
certains nuages changent d'apparence sous l'effet du vent. Elles prennent
ainsi la forme de la magnétosphère, ce qui leur donne les apparences d'une
largeur plutôt mince (de 1 à 10 km), mais d'une longueur courbée presque infinie.