ISLANDE (2016)

 

CARNETS DE ROUTE - OBSERVATIONS FAUNE

Carte de l'Islande


L'Islande (en islandais Ísland, littéralement « terre de glace »), est un État insulaire de l'Océan Atlantique Nord, situé entre le Groenland et la Norvège, au nord-ouest des îles Féroé. Elle se trouve sur la dorsale médio-atlantique séparant les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine et compte ainsi de nombreux volcans. Géographiquement plus proche du continent américain via le Groenland, le pays est rattaché culturellement et historiquement à l'Europe. Il a une superficie de 103 000 km2 et une population d'environ 320 000 habitants ; sa densité est la plus faible d'Europe (188e rang mondial). Sa capitale, et plus grande ville, est Reykjavik. La langue nationale, l'islandais, est parlée par la quasi-totalité des habitants et a le statut de langue officielle depuis juin 20113.

L'Islande est située au milieu de l'Atlantique sur la dorsale médio-océanique entre l'Europe et l'Amérique. Ainsi, d'un point de vue de la tectonique des plaques, la partie nord-ouest de l'Islande est sur la plaque américaine et la partie sud-est est sur la plaque eurasiatique. De plus, un point chaud se situerait juste en-dessous de l'Islande, plus précisément sous le massif du Vatnajökull. Cette situation unique engendre sur l'île une importante activité volcanique et géothermale, située principalement le long de ce graben, là où le magma est le plus près de la surface. Les manifestations à la surface de cette intense activité volcanique sont nombreuses : de nombreux volcans et failles éruptives sont situés sur l'île, dont environ 130 actifs, et de nombreux phénomènes paravolcaniques comme les solfatares et les sources thermales, dont les geysers (ce mot étant lui-même d'origine islandaise). L'abondance d'une telle énergie géothermique fait que la plupart des habitants ont accès à l'eau chaude et au chauffage domestique pour des prix très modiques. Depuis l'ère tertiaire, cette île de 103 000 km2 ne cesse de se transformer à cause de l'activité volcanique permanente ; ses contours sont donc en évolution relativement rapide (à l'échelle des temps géologiques). Le volcan Eyjafjöll est entré en éruption le 15 avril 2010, provoquant l'arrêt des lignes aériennes dans le nord de l'Europe durant plusieurs jours.

L'Islande possède un relief assez important. Le centre de l'île (les hautes terres d'Islande) constitue un vaste plateau d'altitude supérieure à 500 m, et les côtes sont souvent montagneuses, découpées de fjords (en particulier la région des fjords de l'ouest et l'Austurland). Le point culminant de l'île est le volcan Hvannadalshnjúkur, au sud-est, avec 2 109,6 m6. Environ 10 % de l'île est recouverte de glaciers. Il y a quatre glaciers importants : le Vatnajökull, le Hofsjökull, le Langjökull et le Mýrdalsjökull. Ces glaciers alimentent plusieurs grandes rivières glaciaires (d'où le nom Jökulsá de plusieurs d'entre elles) dont la Þjórsá est la plus longue (230 km) et l'Ölfusá la plus importante en termes de débit (423 m3·s-1)6. Ces rivières offrent une source importante d'électricité, utilisée principalement par l'industrie.

Plus de la moitié du territoire islandais est dépourvue de végétation terrestre ou juste colonisée par de rares plantes dispersées. Après avoir décompté les quelques étendues d'eau : lacs, rivières et lagunes, qui couvrent environ 2 % de la surface du pays, c'est donc un désert qui occupe principalement le plateau central et les chaînes montagneuses et qui est composé de glaciers (environ 10 % du territoire islandais), d'étendues de roches volcaniques nues (environ 23 %), de terrains à végétation très éparse (environ 13 %) et de sables (environ 3 %)9. La périphérie de l'île est plus verdoyante, avec majoritairement de nos jours des paysages de toundra. Ce ne fut pas toujours le cas: les Vikings au IXe siècle découvrirent une île couverte à plus du quart de sa superficie par des forêts ou des buissons de bouleaux pubescents10. Les défrichements agricoles, l'exploitation du bois pour la construction ou comme combustible et le pâturage des moutons ont fait disparaître ces boisements naturels11 qui ne couvrent plus aujourd'hui que 1,1 % de la surface de l'île (0,2 % de forêts et 0,9 % de buissons)12. Cependant depuis un peu plus d'un siècle, également pour lutter contre les phénomènes d'érosion, l'Islande a développé une politique de conservation, et également d'afforestation en plantant diverses espèces exotiques. La plus importante forêt issue de cet effort, est celle de Hallormsstadarskogur, près de Egilsstadir, créée à partir de 1903 dans l'est de l'île. Ces forêts se sont avérées de très bons puits de carbone, du fait de la pauvreté initiale en carbone du sol

HISTOIRE

Établissement et État libre islandais (874-1262)

Selon le Landnámabók et Íslendingabók, la colonisation de l'Islande débuta lorsque des moines celtiques connus sous le nom Papar, auraient été les premiers habitants de l'île. Ils étaient peut-être les membres d'une mission hiberno-écossaise. De récentes fouilles archéologiques ont révélé les ruines d'une cabane dans Hafnir sur la péninsule de Reykjanes, dont la datation au carbone indique qu'elle a été abandonnée quelque part entre 770 et 880, ce qui suggère que l'Islande avait été peuplée bien avant 874. Cette découverte archéologique peut également indiquer que les moines ont quitté l'Islande avant l'arrivée des Scandinaves. Garðar Svavarsson, un explorateur viking suédois, a été le premier à faire le tour de l'Islande en 870 et à établir que celle-ci était une île. Il est resté durant l'hiver et a construit une maison à Húsavík. Il aurait quitté l'île l'année suivante, mais l'un de ses hommes, Náttfari, a décidé de rester avec deux autres esclaves. Náttfari s'est installé dans ce qui est maintenant connu comme Náttfaravík et est devenu le premier résident permanent de l'Islande. Ingólfur Arnarson a construit sa ferme dans l'actuelle Reykjavik dans l'année 874. Ingólfur a été suivi par de nombreux autres colons émigrés, principalement normands, et leurs serfs, dont beaucoup étaient irlandais ou écossais.
En 930, la plupart des terres arables ont été revendiquées. L'Althing, une assemblée législative et judiciaire, a été lancé pour réglementer l'État libre islandais. Le christianisme a été adopté autour 999-1000, bien que le paganisme nordique ait persisté dans certains segments de la population pendant des années. L'État libre a duré jusqu'au XIIIe siècle, quand le système politique mis au point par les colons s'est montré incapable de faire face à la montée en puissance des chefs islandais. Durant la période de ces établissements celtiques et au commencement de l'installation des Vikings sur l'île, le climat était beaucoup plus chaud, et environ 25 % de l'Islande était couverte de forêt (<1% aujourd'hui).

Moyen Âge

Les luttes internes et la guerre civile de l'ère Sturlung aboutirent à la signature de l'Ancienne Alliance en 1262, qui mit fin à l'État libre et plaça l'Islande sous la couronne norvégienne. La possession de l'Islande fut adoptée à l'Union de Kalmar en 1415, lorsque les royaumes de Norvège, le Danemark et la Suède furent unis. Après l'éclatement de l'union en 1523, l'île resta techniquement une dépendance norvégienne, dans le cadre du royaume de Danemark-Norvège.
Dans les siècles qui suivirent, l'Islande est devenue l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Le sol infertile, les éruptions volcaniques, la déforestation et le climat impitoyable rendirent la vie encore plus dure dans une société où la subsistance dépendait presque entièrement de l'agriculture. La peste noire a balayé l'Islande à deux reprises, en 1402-1404 et de nouveau en 1494-1495, la première épidémie ayant tué 50 % à 60 % de la population et la dernière de 30 % à 50 %.

Réforme et période moderne

Vers le milieu du XVIe siècle, dans le cadre de la Réforme protestante, le roi Christian III de Danemark commença à imposer le luthéranisme à tous ses sujets. Jón Arason, le dernier évêque catholique de Hólar, fut décapité en 1550 avec deux de ses fils. Le pays est ensuite devenu officiellement luthérien. Le luthéranisme est depuis resté la religion dominante. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le Danemark a imposé des restrictions commerciales sévères à l'Islande. Les catastrophes naturelles, y compris éruptions volcaniques et maladies, ont décimé la population. Des pirates de plusieurs pays, y compris barbaresques, ont attaqué ses villages côtiers.


Au cours de cette période, de nombreux Européens ont également été pris en otage par des pirates méditerranéens et parfois vendus en esclavage dans le monde arabe. Une grande épidémie de variole au XVIIIe siècle tua environ un tiers de la population. En 1783, le volcan Laki a explosé, avec des effets dévastateurs dans les années qui ont suivi l'éruption, connue sous le nom de Mist Difficulties (islandais : Móðuharðindin); plus de la moitié du bétail mourut dans le pays. Pendant la famine qui en résulta, environ un quart de la population mourut.

Mouvement d’indépendance (1814-1918)

En 1814, après les guerres napoléoniennes, le Danemark et la Norvège ont été divisés en deux royaumes distincts par le traité de Kiel. L’Islande est restée une dépendance du Danemark. Tout au long du XIXe siècle, le climat du pays a continué à se refroidir, ce qui entraîna une émigration massive vers le Nouveau Monde, en particulier au Manitoba au Canada. Environ 15 000 personnes ont émigré, sur une population totale de 70 000.
Inspirés par les idées romantiques et nationalistes de l'Europe continentale, une conscience nationale émergea. Un mouvement d'indépendance islandais prit forme dans les années 1850 sous la direction de Jon Sigurdsson, sur la base d'un nationalisme islandais en plein essor inspiré par le Fjölnismenn et d'autres intellectuels islandais danois instruits. En 1874, le Danemark dota l'Islande d'une constitution, avec des pouvoirs limités sur le plan de la politique intérieure. Cette restriction fut élargie en 1904, et Hannes Hafstein devint premier ministre de l'Islande, au sein du gouvernement danois.

Parlement national

Royaume d’Islande (1918-1944)

L’acte d’Union dano-islandais, un accord signé avec le Danemark le 1er décembre 1918 et valable pour 25 ans, a reconnu l'Islande comme un État pleinement souverain dans le cadre d'une union personnelle avec le Danemark. Le gouvernement de l'Islande établit une ambassade à Copenhague, demandant au Danemark de gérer sa politique étrangère. Les ambassades danoises dans le monde entier affichent alors deux blasons et deux drapeaux : celui du Royaume du Danemark et celui de l'Islande.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Islande rejoint le Danemark en affirmant sa neutralité. Après l'occupation allemande du Danemark le 9 avril 1940, l'Althing remplace le roi par un régent et déclare que le gouvernement islandais devra assumer le contrôle des affaires étrangères et d'autres questions jusque-là traitées par le Danemark. Un mois plus tard, les forces armées britanniques envahissent et occupent le pays, violant la neutralité islandaise.
En 1941, l'occupation est reprise par les États-Unis, permettant à la Grande-Bretagne d'utiliser ses troupes ailleurs, un accord accepté à contrecœur par les autorités islandaises.

République d'Islande (depuis 1944)

Le 31 décembre 1943, l’Acte d’Union dano-islandais expire, après 25 ans. À partir du 20 mai 1944, les Islandais se prononcent lors d'un référendum de quatre jours sur l'opportunité de mettre fin à l'union avec le Danemark, l'abolition de la monarchie et l'instauration de la république. Le vote est de 97 % pour la fin de l'union et 95 % en faveur de la nouvelle constitution républicaine.
L'Islande est devenue officiellement une république le 17 juin 1944, avec Sveinn Björnsson comme premier président. En 1946, les forces d'occupation alliées quittent l'Islande. La nation est devenue officiellement membre de l'OTAN le 30 mars 1949, sur fond de polémique nationale et d'émeutes.
Le 5 mai 1951, un accord de défense a été signé avec les États-Unis. Les troupes américaines sont retournées en Islande en tant que Force de défense de l'Islande et y sont restées tout au long de la guerre froide. Les États-Unis les ont ensuite retirées, retrait achevé le 30 septembre 2006. L'Islande avait prospéré pendant la guerre. La période d'après-guerre a été suivie par une forte croissance économique, tirée par l'industrialisation de la pêche et la mise en œuvre du plan Marshall américain, grâce auquel les Islandais ont reçu le plus d'aide par habitant de tous les pays européens.
Les années 1970 ont été marquées par les guerres de la morue - plusieurs différends avec le Royaume-Uni, en plus de l'extension des limites de pêche de l'Islande à 200 miles au large des côtes. L'économie s'est fortement diversifiée et libéralisée à la suite de l'adhésion de l'Islande à l'Espace économique européen en 1994. L'Islande a accueilli le sommet de Reykjavik en 1986 entre le président des États-Unis Ronald Reagan et le premier ministre soviétique Mikhaïl Gorbatchev, au cours duquel des mesures importantes furent prises en faveur du désarmement nucléaire. Quelques années plus tard, l'Islande est devenue le premier pays à reconnaître l'indépendance de l'Estonie, de la Lettonie, et de la Lituanie, rompant de ce fait les relations diplomatiques avec l'URSS.
Tout au long des années 1990, le pays a accru son rôle international et a développé une politique étrangère orientée vers les causes humanitaires et de maintien de la paix. À cette fin, l'Islande a fourni une aide et une expertise à diverses interventions dirigées par l'OTAN en Bosnie, au Kosovo et en Irak.