La
météo au Chili
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Le nord et le désert d'Atacama
Le centre avec Santiago et l'Auracanie (région des lacs)
Période précolombienne
Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers 35.000 av. J.-C., période du Pléistocène pour le site préhistorique de « Monte Verde I » et vers 15 000 ans av. J.-C. pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l’Holocène (vers la fin du paléolithique supérieur). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la Cordillère des Andes et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le XIe siècle de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au XVe siècle, les Incas ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au fleuve Maule. Au sud de l’Aconcagua, des communautés semi-nomades comme les Mapuches étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’île de Pâques se développa une culture polynésienne éteinte de nos jours. Côté Pacifique, différentes cultures et peuples coexistaient : Aymaras, Changos, Chinchorros, Atacamas et Diaguitas dans le nord ; Picunches, Mapuches, Huilliches et Chonos dans la région centrale et sud ; et Onas, Yaganes et Alacalufs dans la Patagonie et la Terre de Feu. Les Mapuches ont formé la communauté la plus nombreuse.
Colonisation hispanique
En 1520,
Fernand de Magellan est le premier explorateur européen à mettre pied sur
le territoire de l’actuel Chili après avoir découvert le détroit qui porte
actuellement son nom. En 1535, les conquistadores espagnols tentent de conquérir
le territoire de la valle de Chile en combattant les Incas. L’expédition de
Diego de Almagro est un échec. Celle de Pedro de Valdivia effectuée en 1536
est plus convaincante. Valdivia fonde une série de villages comme Santiago
de Nouvelle Estremadure le 12 février 1541 ou Valdivia en 1545. Valdivia commence
une laborieuse campagne militaire contre les populations indigènes des Mapuches.
C’est la guerre d’Arauco qu’Alonso de Ercilla relate avec passion dans son
œuvre La Araucana (en 1576). Pedro de Valdivia meurt en 1553 à la suite d’une
insurrection des Mapuches.
En 1683, l’esclavage est aboli et cela permet d’établir des relations plus
sereines entre les colons et les Mapuches. Par la suite, divers affrontements
ont lieu jusque vers le milieu du XIXe siècle pour la possession de terres
les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobio marque la
frontière entre le gouvernement colonial et les tribus amérindiennes. La capitainerie
générale du Chili (également connue sous le nom de Reino de Chile) est à l’époque
une des colonies les plus australes de l’empire espagnol. Du fait de sa position
géographique, c’est une colonie stratégique, protégeant le détroit de Magellan
et une colonie économique dont les ressources naturelles étaient extraites
pour le compte de la vice-royauté du Pérou.
Indépendance et gains territoriaux
Le 18 septembre 1810, un groupe de Créoles profite des invasions napoléoniennes en Espagne pour initier un processus d’autodétermination et constituer une junte. Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu’au désastre de Rancagua en 1814, quand les troupes royalistes reprennent le contrôle du territoire. Les troupes indépendantistes comptant 6 514 soldats se réfugient alors à Mendoza, unissant leurs forces aux troupes de la province d’Argentine qui comptaient 2 600 soldats, formant ainsi l’armée des Andes. Cette dernière libère le Chili après la bataille de Chacabuco, le 12 février 1817. L’année suivante, l’indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l’autorité de Bernardo O’Higgins qui prend le titre de Commandeur Suprême.
Bernardo O'Higgins
Celui-ci
entame des réformes qui provoquent un mécontentement de l’aristocratie, ce
qui l’oblige à abdiquer en 1823. Durant dix ans, le Chili est soumis à une
série de réformes qui tentent de donner une organisation au pays. Après une
série de victoires des conservateurs, avec la révolution de 1829, une période
de stabilité commence. Elle est appelée République conservatrice. Le Ministre
Diego Portales est alors le principal protagoniste de l’organisation du pays
grâce à la Constitution de 1833. Peu à peu, le pays commence à étendre son
influence sur le continent tant au nord qu’au sud. L’économie commence à décoller
avec la découverte de minerais de Chañarcillo et la croissance des échanges
commerciaux à partir du port de Valparaiso. Cette source de prospérité entraîne
un conflit avec le Pérou, pour la suprématie maritime sur le Pacifique. La
formation de la Confédération péruvienne et bolivienne est considérée comme
une menace pour la stabilité du Chili. Ainsi, Portales déclare la guerre qui
se termine avec la victoire de la bataille de Yungay en 1839 et la dissolution
de la Confédération.
Au même moment, le pays tente de prendre le contrôle des régions australes.
Il étend son territoire en Araucanie et colonise Llanquihue, Osorno et Valdivia
en faisant venir des colons allemands. La région de Magellan est incorporée
en 1843 et la zone d’Antofagasta commence à être habitée. Après trente ans
de gouvernement conservateur (1831-1861) commence une période où le parti
libéral (parti de gauche) prend possession du pouvoir. À ce moment-là, la
croissance économique est très forte, grâce à l’exploitation du salpêtre dans
la zone d’Antofagasta. Cette richesse provoque la jalousie de la Bolivie qui
revendique la possession du territoire. Même avec la signature de plusieurs
traités en 1866 et 1871, les deux pays ne trouvent pas de solution. Ainsi,
le 14 février 1879, le Chili prend possession du port d’Antofagasta, déclarant
la guerre à la Bolivie. Le 21 mai 1879 a lieu le Combat naval de Iquique.
Le Pérou, quant à lui, a préalablement signé un pacte secret avec la Bolivie
en cas de conflit avec le Chili. La Guerre du Pacifique (1879-1884) commence.
Elle se termine par la bataille de Huamachuco le 10 juillet 1883 et la victoire
du Chili.
Après ce conflit, le Chili prend possession des zones d’Antofagasta et des
provinces de Tarapacá, Arica et Tacna (cette dernière est restituée au Pérou
en 1929). Le pays résout par la même occasion le problème de frontière avec
l’Argentine en cédant une grande partie de la Patagonie et la Puna de Atacama.
Enfin, dans le sud du territoire se termine la guerre d’Arauco avec la « pacification
» de la Araucanie en 1881 et l’intégration de l’île de Pâques en 1888. En
1891, le conflit entre le président José Manuel Balmaceda et le Congrès aboutit
à une guerre civile. Les congressistes remportent la bataille et mettent en
place la République parlementaire. Les années qui suivent sont marquées par
une période de prospérité économique, par une instabilité politique et le
début du mouvement prolétaire appelé Cuestión Social. Ce dernier se met en
place à cause de la « mauvaise répartition de la richesse ». Après dix ans
de pouvoir de l’oligarchie, Arturo Alessandri Palma est élu. Il représente
le lien manquant mais provisoire entre une élite et les « chers pauvres »
(queridas chusmas en espagnol). Malgré cela, la crise continue et Alessandri
renonce au pouvoir après avoir promulgué la Constitution de 1925 qui donne
naissance à une République de type présidentiel.
Le XXe siècle : instabilité politique et coups d’État
La baisse
de la demande de nitrate et les premières luttes ouvrières causées par de
mauvaises conditions de travail créent un climat d’instabilité sociale et
politique au cours des années 1920. Le président Arturo Alessandri entreprend
des réformes sociales et promulgue la Constitution de 1925. Mais la crise
mondiale de 1929 plonge le Chili dans la récession et l’agitation sociale.
Les gouvernements se succèdent ainsi que les coups d’État. Carlos Ibáñez del
Campo devient président de facto en 1927, suspend les élections et gouverne
par décrets, tout en envoyant en exil son rival Marmaduque Grove, qui avait
participé avec lui au coup d'État de 1925. Les conséquences de la Première
Guerre mondiale (où le pays s’est déclaré neutre), la mauvaise politique économique
et les moyens utilisés pour amoindrir les effets de la Grande Dépression ont
eu des conséquences sur le salpêtre, produisant ainsi une crise économique
au cours de laquelle le Chili subit une forte récession économique. Ibáñez
démissionne en 1932 et l’instabilité politique s’accentue par un coup d’État
qui donne naissance à la République Socialiste du Chili qui dure seulement
douze jours avant qu’Alessandri reprenne le pouvoir et redresse l’économie.
L’arrivée d’Alessandri a pour effet d’amoindrir les tensions entre les partis
politiques.
Il y a aussi une crise sociale ; de nouveaux acteurs exigent des transformations
dans la façon de gouverner le pays. Pedro Aguirre Cerda est élu président
en 1938 grâce à une alliance (le Front populaire) qui s’oppose à l’élite au
pouvoir. Des réformes sociales et politiques font du Chili un des pays les
plus avancés du point de vue de la législation et de la protection sociale.
Le cuivre remplace peu à peu le nitrate dans l’économie nationale (à cause
de la demande mondiale et surtout en raison de la découverte de la mine de
Chuquicamata). Le pays s’industrialise progressivement, et le nombre d’ouvriers
augmente. Le gouvernement de Aguirre Cerda réussit divers changements, principalement
économiques, en posant les bases de l’industrialisation chilienne à travers
la création de la CORFO. Il entraîne toutefois une période de radicalisme.
Au niveau géopolitique le pays réclame le Territoire chilien de l’Antarctique.
Les réformes s’arrêtent brutalement avec la mort du président en novembre
1941, durant la Seconde Guerre mondiale. Juan Antonio Ríos, son successeur,
doit affronter l’opposition et les pressions des États-Unis pour entrer en
guerre contre les pays de l'Axe ; la déclaration de guerre est signée le 20
janvier 1943.
En 1946, avec l’appui du Parti communiste, le radical Gabriel González Videla
est élu Président. Cependant, le début de la Guerre froide oblige à interdire
le parti communiste au moyen de la Loi de Défense de la Démocratie (Ley Maldita).
En 1952, Carlos Ibáñez del Campo reprend le pouvoir – cette fois-ci au moyen
d’une élection –, mais il perd la faveur de la population en raison de la
mise en place de réformes libérales. Statue de Jorge Alessandri Rodríguez.En
1958, l’indépendant de droite Jorge Alessandri est élu. Il doit affronter
les conséquences du Tremblement de terre de Valdivia de 1960, le plus fort
jamais enregistré, ainsi que l’organisation de la Coupe du monde de football,
en 1962. S’établit alors le système des los très tercios (trois tiers) composés
par la Droite, le Parti démocrate-chrétien et la Gauche du Frente de Acción
Popular. Craignant une victoire de la Gauche, la Droite soutient le démocrate
chrétien Eduardo Frei Montalva qui est élu en 1964. Le président tente de
réaliser la Revolución en Libertad (La Révolution en Liberté) au travers de
nombreuses réformes comme la Réforme agraire et la chilénisation du cuivre
(appropriation par des Chiliens de mines appartenant auparavant aux États-Unis).
À la fin de son mandat, la tension politique produit une série d’affrontements.
L’obstruction de la droite au Congrès augmente.
Gouvernement d’Allende
Les États-Unis
n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature
du conservateur Jorge Alessandri est soutenue par la compagnie International
Telephone and Telegraph (ITT) (environ 350 000 dollars américains). Il n’y
a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant
la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale. Le 4 septembre
1970, le candidat de l’Unité populaire, Salvador Allende, arrive en tête de
l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur
Jorge Alessandri (34,9 %) et le démocrate chrétien Radomiro Tomic (27,8 %).
Allende, ancien ministre de la santé et ancien président du sénat, avait déjà
été candidat à trois reprises. En l’absence de nouveau tour de scrutin, celui
qui arrive en tête doit être confirmé par le Congrès, dominé par les démocrates
chrétiens et les conservateurs. Le 24 octobre 1970, les socialistes obtiennent
des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse
de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement
socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment
leurs joies dans la rue.
Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste
et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens,
Allende intensifie les réformes de son prédécesseur. Les mines de cuivre (qui
représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées
à 51 % par Eduardo Frei Montalva, Allende exproprie la partie restante sans
indemniser les compagnies américaines. Il accentue sensiblement la politique
de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres
entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix).
Le gouvernement Allende met en place des mesures sociales comme l'augmentation
des salaires et la distribution gratuite de lait pour les enfants. Les résultats
économiques de la première année au pouvoir d'Allende « apparaissent assez
satisfaisants » : le PIB progresse d'abord fortement (+8 % en 1971) avant
de s'effrondrer (-4,3 % en 1973), le chômage et l'inflation diminuent ; le
succès est cependant « trompeur ».
Salvador Allende
Les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508
% entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-3,6 % en rythme
annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute. La politique monétaire
trop expansionniste et la chute du prix du cuivre d'environ un tiers de 1970
à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces
résultats, accentués par la déstabilisation de l'économie par des opposants.
Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce
qui provoque un développement du marché noir et des pénuries. En 1972 commencent
les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles
n'ont plus rien à cuire. Manifestation soutenant le gouvernement d'Allende.En
mars 1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste
unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives. Malgré une amélioration
de son score électoral (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire
et le budget annuel 1973 n'est pas voté. Allende est cependant à l'abri d’une
destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des
sièges ; il décide alors de reconduire le budget de 1972 pour l'année 1973
par décret ; cette disposition légale, mise en place sous le gouvernement
socialiste de Marmaduque Grove de 1932, lui permet de se passer de l'accord
du Parlement. Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population
; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour
entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement. L'opposition conservatrice
et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende
du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue.
Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de
manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent
le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende.
Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires
d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s'opposent les
milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières. Lorsque durant l'été 1973
de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays, Allende,
paraphrasant John F. Kennedy, déclare que « ceux qui s'opposent à une révolution
pacifique rendent celle-ci inévitablement violente ». Le 23 août 1973, le
président Salvador Allende, nomme Pinochet général en chef des armées à la
suite de la démission de Prats, qui lie sa décision aux nombreuses manifestations
féminines contre le gouvernement.
La dictature de Pinochet
Le 11
septembre 1973, un coup d'État mené par le général Augusto Pinochet, renverse
Salvador Allende, retrouvé sans vie dans le palais de la Moneda bombardé par
les putschistes. Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les conservateurs
et certains démocrates-chrétiens, qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir.
Mais la junte militaire prend le pouvoir et le conservera jusqu’en 1990, imposant
une dictature. Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants
en chef des trois armées et du chef de la police. Ce coup d’État se fait sous
le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe. La junte dissout
le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis
politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré. Tout
ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de
livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés.
En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort
ou de la disparition d'au moins 2 279 personnes ; sur le million d'exilés
durant cette période, plus de 40 000 sont des exilés politiques. Le stade
national est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines
de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration
sont mis en place. La DINA, police politique de la dictature, fait disparaître
des centaines de personnes.
Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l'école de Chicago,
les Chicago boys, de jeunes économistes chiliens comme José Piñera et Hernán
Büchi, souvent formés à l'Université de Chicago et adeptes des idées de Milton
Friedman et d'Arnold Harberger. Après une baisse du PIB de 10 % entre 1973
et 1975, la croissance atteindra 8 % par an entre 1977 et 1980 au prix d'un
endettement extérieur et d'une inflation très élevés, et le chômage augmente
fortement. Une très grave crise économique touche le Chili entre 1982 et 1985
; sous l’influence de la hausse mondiale de l'inflation, l’inflation nationale
atteint 27,3 % en 1982, et le pays connaît sa pire récession depuis les années
1930. De 1982 à 1984, le PIB baisse de 16 %. La crise génère une série de
protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme
économique. Le chômage, qui touche en moyenne 18 % de la population active
pour l'ensemble de la période du régime militaire, culmine à environ 30 %
en 1983. L’économie du pays revient au vert à partir de 1985, permettant de
résorber l'important déficit financier extérieur accumulé à la fin des années
1970 et d'équilibrer les finances publiques, mais les manifestations (« protestas
»), réprimées dans le sang, se poursuivent contre la dictature. Les transformations
engagées sont inspirées par la théorie économique libérale. Elles comprennent
notamment la privatisation de la plupart des entreprises publiques et la réduction
de la taille de l'État, à travers une diminution des dépenses publiques, essentiellement
dans les domaines des équipements, des services sociaux et des aides financières.
La plupart des banques sont privatisées en 1975. En 1989, le producteur de
cuivre Corporación Nacional del Cobre, la société de raffinage de pétrole
Empresa Nacional del Petroleo, les entreprises fournissant des services d'infrastructures
— aéroports, réseau routier, ports, services d'utilité publique, chemins de
fer — et la banque publique Banco del Estado sont les seules entreprises publiques.
La période 1973-1989 voit également un recul des droits des travailleurs avec
l'interdiction des syndicats et la décentralisation des négociations salariales.
Conjuguée avec les revers économiques, l'érosion de la politique sociale conduit
à une aggravation des inégalités de revenus et de la pauvreté, cependant que
les investissements dans les infrastructures publiques prennent du retard.
Par ailleurs, sous l'effet des crises économiques, les salaires réels moyens
chutent de 17 % entre 1973 et 1985, ne commençant à se redresser, de 9 %,
qu'à partir de 1988-1989.
Augusto Pinochet
Le Chili participe activement à l'Opération Condor visant à éliminer physiquement
les opposants aux dictatures militaires. Des partisans de la démocratie, en
exil, sont assassinés partout dans le monde : le général Carlos Prats est
tué en 1974 en Argentine, l'économiste Orlando Letelier est tué en 1976 aux
États-Unis, le démocrate-chrétien Bernardo Leighton est grièvement blessé
par un attentat en 1975 en Italie. Le Chili et l'Argentine s'affrontent en
1978 dans le Conflit du Beagle pour la possession de quelques petites îles
australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux
pays, et le Chili sera le seul pays d'Amérique du Sud à soutenir politiquement
le Royaume-Uni durant la guerre des Malouines.
À partir de 1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution
remplaçant la Constitution de 1925 qui est considérée par la junte comme la
source de la crise institutionnelle. Celle-ci est élaborée par la Commission
Ortúzar dirigée par Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán. Cette loi fondamentale
contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur 16 ans
plus tard. Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait
une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire,
avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait
être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel
par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second
tour dans les élections présidentielles et instaure un Tribunal Constitutionnel
chargé de valider les lois. La constitution est approuvée après un plébiscite
qui a lieu le 11 septembre 1980. Le scrutin, organisé dans des conditions
controversées, donne 67 % pour le Oui. Pinochet est reconduit au pouvoir pour
huit ans. En 1988, Pinochet demande la prolongation de son mandat par référendum
mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre 55,99 % de votants qui demandent
son départ et la fin de la dictature. Il organise alors une transition progressive
vers la démocratie (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle).
Retour à la démocratie
Après
la défaite d’Augusto Pinochet lors du plébiscite de 1988, la constitution
est amendée par Pinochet pour provoquer des élections, et faire élire de nouveaux
sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et y mettre autant
de membres civils que de militaires (quatre membres de chaque ensemble). Beaucoup
de politiciens chiliens considèrent ce Conseil de Sécurité comme des restes
du régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution. En décembre
1989 a lieu le premier tour des élections présidentielles qui est le point
de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien Patricio Aylwin, candidat
de la Concertation des partis pour la démocratie (regroupant le Parti Démocrate
chrétien, le Parti socialiste, le Parti pour la Démocratie, et le Parti radical
social démocrate), affronte Hernán Büchi, candidat de la coalition Alianza
por Chile (regroupant l'Union démocrate indépendante et Rénovation nationale).
En février 1991, la commission Vérité et Réconciliation, établie un an auparavant
par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme commises par
le régime militaire.
Le 11 mars 1990, à la suite d'élections démocratiques, Pinochet cède son poste
de président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin, élu à
la tête d’une coalition — la Concertación — englobant les héritiers du socialisme
d’Allende. Mais Pinochet demeure encore sept ans chef des armées. Alywin doit
remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique nationale,
maintenir la bonne santé économique du pays (qui s'améliore sensiblement avec
le retour de la démocratie). Enfin, encore plus important pour les Chiliens,
l’armée doit reconnaître les violations des Droits de l’Homme commises pendant
la dictature. Le 11 mars 1994, Eduardo Frei Ruiz-Tagle devient président de
la République. Il est élu grâce à la coalition de la Concertación. Son gouvernement
qui dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce
à l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 se caractérisent
par une croissance annuelle du PIB de l’ordre de 7 %). Cependant à la fin
de son mandat, une nouvelle crise économique affecte le pays. En 1999, le
PIB du Chili régresse même de 0,3 %, à cause des conséquences de la crise
économique asiatique. En octobre 1998, retraité et sénateur à vie, Pinochet
est arrêté à Londres à la suite du dépôt d'un mandat d’arrêt du juge espagnol
Baltasar Garzón, et mis en résidence surveillée. Ce problème a pour conséquence
de raviver les tensions entre les différents partis politiques du pays. Après
des élections assez difficiles, Ricardo Lagos devient président en mars 2000
(en étant le troisième président de la Concertación et le premier président
socialiste depuis Salvador Allende), dans un climat économique relativement
mauvais. Lagos devient populaire car il remet l’économie au vert, met en place
de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire jusqu’à 18 ans,
légalise le divorce en 2004. De plus, Lagos signe de nombreux traités de libre-échange,
principalement avec l’Union européenne et les États-Unis. De retour au Chili
presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général Pinochet reçoit un accueil
chaleureux de l'armée et de ses partisans rassemblés par milliers le long
de la route de l'aéroport à son domicile, alors que des procédures judiciaires
sont engagées contre lui. En 2004, la cour d’appel de Santiago lève l’immunité
constitutionnelle d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’opération
Condor, un plan des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer
leurs opposants. En juin 2005, il est finalement relaxé par la cour d’appel.
Les recours déposés par les familles de victimes sont jugés « irrecevables».
Cette relaxe est confirmée définitivement le 15 septembre 2005 par la Cour
suprême.
La socialiste Michelle Bachelet est élue au second tour avec 53,5 % des suffrages
le 15 janvier 2006 ; elle entre en fonction le 11 mars suivant. Elle devient
ainsi la première femme dans l'histoire du Chili à devenir présidente. Son
gouvernement se caractérise par une parité hommes/femmes. Le général Pinochet
meurt à l’hôpital militaire de Santiago du Chili le 10 décembre 2006. Le 13
décembre 2009, le premier tour de l'élection présidentielle voit arriver en
tête le candidat de la Coalition pour le changement (droite et centre-droit),
Sebastián Piñera, avec 44,06 % des suffrages. Le candidat de la Concertación,
l'ancien président Eduardo Frei Ruiz-Tagle n'en n'obtient que 29,60 %, et
le candidat dissident issu des socialistes, Marco Enríquez-Ominami, rassemble
20,14 % des voix. Le 17 janvier 2010, Sebastián Piñera est élu président de
la République avec 51,61 % des suffrages[56]. Il a officiellement pris ses
fonctions le 11 mars 2010 au cours d'une cérémonie au Congrès national, à
Valparaíso et alors même que se produisaient de fortes répliques au séisme
du 27 février. Le 15 décembre 2013; Michelle Bachelet est réelue
présidente de la république (entrée en fonction 15 mars
2014).
Situé
sur la côte pacifique de l’Amérique du Sud, le Chili s’étire sur ses 4 300
kilomètres de long, du Pérou au cap Horn, avec une largeur moyenne de 180
kilomètres (de 440 kilomètres au maximum à 90 kilomètres au minimum).
Des frontières naturelles isolent le Chili de ses voisins : il est séparé
de l’Argentine par la Cordillère des Andes, de la Bolivie et du Pérou par
le désert d'Atacama. La superficie totale du pays est de 756 900 km², en comprenant
l’archipel de Juan Fernández et l’île de Pâques. Le Chili revendique par ailleurs
1 250 000 km² de l’Antarctique.
Le pays se situe dans une zone fortement sismique et volcanique : cette activité
découle de la poussée de la plaque tectonique de Nazca sous la plaque sud-américaine
supportant le continent. Le pays fait partie de la ceinture de feu du Pacifique.
Le pays est composé principalement d’une zone de plaines encadrée par deux
chaînes de montagnes : la Cordillère des Andes à l’Est, qui marque la frontière
naturelle avec la Bolivie et l’Argentine et qui culmine à l’Ojos del Salado
(6 893 mètres), volcan actif le plus élevé au monde ; la Cordillère de la
Côte à l’Ouest est un massif beaucoup moins élevé qui culmine à environ 2
000 mètres. Entre la Cordillère de la Côte et le Pacifique se trouve une série
de plaines littorales, d’étendue variable, qui permet l’installation des populations
et des grands ports. Certaines parties du pays possèdent des plateaux, comme
l’Altiplano où le Puna de Atacama et les pampas de Patagonie.
Le « Grand Nord » est la zone comprise entre la limite Nord du pays et la
latitude 26° S qui comprend les deux premières régions administratives du
pays. Il se caractérise par son aridité intense : le désert d'Atacama est
le désert le plus aride du monde (à certains endroits, aucune précipitation
n’est tombée depuis quatre-vingts ans). Ce désert comprend des zones moins
arides comme la pampa del Tamarugal. Dans cette région, la Cordillère de la
Côte est massive et abrupte et arrive souvent jusqu’en bord de mer (les plaines
littorales sont quasi absentes).
La Cordillère des Andes se subdivise en deux chaînes : l’une va vers la Bolivie
et est très élevée et volcanique, ce qui a permis la formation de l’Altiplano
andin et possède de nombreux lacs salés appelés salar comme le Salar d'Atacama
dus à l’accumulation des sédiments durant des millions d’années. Au sud se
trouve le « Petit Nord », qui s’étend de la latitude 26° S jusqu’à l’Aconcagua
(32° S). Les Andes commencent à être moins élevées vers le sud et à se rapprocher
de la côte, arrivant à 95 kilomètres à la hauteur de Illapel, la zone la plus
étroite du pays. Les deux chaînes se touchent pratiquement, éliminant la dépression
intermédiaire.
La présence de fleuves crée des vallées perpendiculaires aux chaînes dans
lesquelles l’agriculture est bien développée ; les plaines littorales commencent
à s’élargir. La Vallée Centrale est la zone la plus peuplée du Chili. Les
plaines littorales sont étendues et permettent l’établissement de villes et
de ports. L’altitude de la Cordillère de la Côte diminue progressivement.
La Cordillère des Andes quant à elle dépasse les 6 000 mètres d’altitude puis
commence lentement à descendre vers les 4 000 mètres dès la Région du Libertador
General Bernardo O’Higgins. La dépression intermédiaire devient une vallée
fertile que permet le développement agricole. Vers le sud, la Cordillère de
la Côte réapparaît sous le nom de la cordillère de Nahuelbuta, alors que les
sédiments laissés par les glaciers sont à l’origine à la zone de la frontière
caractérisée par une série de lacs.
La Patagonie s’étend de la latitude 41° S jusqu’à l’extrémité Sud du Chili.
Durant la dernière glaciation, ce lieu était couvert par les glaciers qui
ont fortement érodé les reliefs. La dépression intermédiaire disparaît sous
la mer et la Cordillère de la Côte donne naissance à une série d’archipels
comme l'archipel de Chiloé et les Chonos puis disparaît au niveau de la péninsule
de Taitao, vers le 47e parallèle.
La Cordillère des Andes diminue de hauteur. À l’Est de la Cordillère apparaissent
des plaines, comme dans la zone du détroit de Magellan au large de la Terre
de feu. Ensuite la Cordillère des Andes plonge dans l’océan, donne naissance
à une série d’îles au niveau du cap Horn, disparaît au niveau du passage de
Drake puis se prolonge par l’arc des Antilles du Sud, la péninsule Antarctique
ainsi que les Antartandes, située dans le territoire chilien de l’Antarctique,
qui s’étend entre les méridiens 53° W et 90° W qui constitue une superficie
de 1 250 000 km².
Dans l’océan Pacifique, le Chili possède une souveraineté sur l’archipel Juan
Fernandez situé à environ 700 kilomètres de Valparaiso et l’île de Pâques
situé à plus de 4 500 kilomètres des côtes chiliennes. Ces îles ont une origine
volcanique car elles se situent dans la zone de friction entre la plaque de
Nazca et la plaque Pacifique, elle-même à l’origine de la dorsale du Pacifique
oriental.
La géographie
très particulière du pays, mince bande de terre courant sur plus de 4 000
km du nord au sud, entraîne naturellement une grande diversité de climats.
Les températures vont en augmentant doucement du Sud au Nord, tandis que les
précipitations, très abondantes au Sud, se raréfient quand on remonte au Nord.
Ainsi, le Sud du pays connait un climat polaire océanique frais et très humide,
tandis que le Nord connaît un climat désertique tempéré. La zone centrale,
autour de la capitale, bénéficiant, elle, d'un climat méditerranéen.
Isolée à quelques 3 500 km de la côte chilienne, l’île de Pâques bénéficie
d’un climat maritime à caractéristiques subtropicales. Outre la latitude,
deux facteurs déterminants permettent d'expliquer le climat chilien décrit
ci-dessus. D'une part, à l'est, la barrière naturelle que constitue la cordillère
des Andes bloque les influences orientales, sauf dans le Nord où l'air estival
humide en provenance de l'Amazonie apporte des pluies dans l'Altiplano et
de la couverture nuageuse vers les côtes (ce phénomène humide est appelé «
hiver bolivien »). D'autre part, à l'ouest, le courant de Humboldt, courant
froid (autour de 14°) qui remonte la côte du sud vers le nord, tempère le
pays (à Antofagasta, la température moyenne annuelle est de 10° inférieure
à celle de Rio de Janeiro, ville à la même latitude mais sur la côte est du
continent). Ce courant a aussi un effet crucial sur l'hygrométrie du pays
: dès que les températures sur terre sont plus hautes que celle de l'océan
(en gros, dans la moitié nord du pays), l'humidité de l'air se condense (précipitations)
sur l'océan plutôt que sur la terre, ce qui crée un climat sec voire désertique
tout au nord (désert d'Atacama).
A contrario, dans la moitié sud, l'air océanique est relativement chaud par
rapport au continent : son humidité va se condenser au-dessus des terres et
entraîner de fortes précipitations (il pleut 250 fois plus à Puerto Montt
qu'à Antofagasta). Ce régime "normal" peut être altéré par le phénomène El
Niño, durant lequel la température de l'océan Pacifique (qui baigne la côte
chilienne) augmente : la latitude où les températures sur mer et sur terre
sont équivalentes remonte donc vers le nord. Les précipitations sur la partie
centrale du pays, la plus peuplée, deviennent alors comparables à celles,
plus importantes, qui tombent habituellement plus au sud, causant parfois
de graves inondations et dommages.
Le climat
et le relief du pays influent fortement sur les caractéristiques de l’écosystème.
La zone nord du pays est caractérisée par une végétation rare en raison de
l’extrême aridité du désert d'Atacama. Des arbres comme le tamarugo, le faux-poivrier,
l’algarrobo et le chañar et diverses espèces de cactus sont les seules espèces
végétales qui peuvent s’adapter à ces conditions climatiques. Dans la zone
de l’Altiplano, la végétation est plus présente, avec des espèces comme la
yareta et la queñoa.
La famille des lamas, c’est-à-dire, les guanacos, les vigognes, les lamas
et les alpagas, sont les principaux animaux de ce lieu, à côté d’espèces plus
petites comme la viscache et le chinchilla. Sur certaines lagunes de l’Altiplano
vivent des flamants.
Dans la zone du Petit Nord, quand surviennent des précipitations vers le mois
de septembre, se produit le phénomène appelé le Désert fleuri, les terres
arides sont alors recouvertes de diverses espèces de fleurs, comme l'añañuca.
Tout au long de la Cordillère des Andes, l’espèce animale la plus connue est
le condor des Andes, représenté sur les armoiries du pays.
Entre le sud de la région de Atacama et la région de Coquimbo, on assiste
à un lent processus de diversification de la faune et flore, se caractérisant
par la hausse des précipitations, sur les zones côtières de Talinay et du
Parc National Bosque Fray Jorge existent des forêts de type patagonique. Dans
le petit Nord, apparaissent des espèces de climat méditerranéen comme le boldo,
l’acacia caven, le quillay et le cocotier du Chili.
Dans la zone centre-nord du pays apparaissent des formations boisées très
dégradées par les incendies, l’abattage destiné à la fabrication de charbon
et le défrichement pour l’agriculture. Parmi les espèces caractéristiques
de la végétation de la vallée centrale, on peut citer entre autres l'acacia
caven, le boldo, le litre, le quillay, l'arrayán, le maitén, le buddleia globuleux,
le roble et le cocotier du Chili. Le puma, le ragondin, le dègue du Chili,
le loup de Magellan, le treile, l'ibis mandore, la grive, le diuca leucoptère
et le loro tricahue (espèce de perroquet) sont des animaux vivant dans la
région centrale. Au sud du fleuve Biobío, la végétation se diversifie et devient
une forêt de type valdivienne. Certaines espèces végétales comme le Goyavier
du Chili, le copihue, fleur nationale, des fougères et des arbres divers comme
le laurel, le tepa (ou huahuan), l'arrayán, le chequén, le tinéo, l'avellano
(ou noisetier du Chili), diverses espèces de Podocarpus et l'alerce (ou cyprès
de Patagonie) caractérisent ce type de forêt. Le puma est le principal animal
carnivore de la zone et vit dans presque tout le pays, sauf dans certains
territoires où il a été éradiqué par l’homme. D’autres espèces animales caractéristiques
sont le cygne à cou noir, le chat des pampas (ou colocolo), le pudu et le
monito del monte (marsupial lui aussi également appelé colocolo). Un des principaux
problèmes environnementaux de la zone est la substitution de bois natifs par
des plantations de pins et d’eucalyptus.
Dans les deux régions les plus australes du pays, il existe de nombreuses
forêts toujours bien arrosées. Des arbres comme le cyprès de las Guaitecas
caractérisent la flore de la région. Vers l’intérieur du pays, se développent
des bois, où prédomine le lenga (ou hêtre de la Terre de Feu ou encore hêtre
blanc) et, vers la frontière argentine, se trouvent des steppes, où vivent
les guanacos, nandous, renards, pumas, etc. Dans cette zone, se développe
l’élevage d’ovins et de bovins dans les diverses haciendas. Le huemul, présent
sur les armoiries nationales, a jadis vécu dans le pays, de nos jours il vit
dans certaines zones difficiles d’accès.
Finalement, dans l’extrême sud du pays, la végétation se réduit à quelques
arbres petits et robustes, comme le drimys de Winter (ou cannelle de Magellan),
le hêtre de Magellan et le ñirre (ou hêtre antarctique), ainsi que quelques
arbustes, des espèces herbacées, des mousses et des lichens. Le territoire
chilien de l’Antarctique, se trouve en majeure partie gelé de façon permanente
et seulement des mousses et lichens peuvent y pousser. Cependant, la faune
provenant de la côte est d’une richesse exceptionnelle.
La côte du pays compte de nombreuses espèces d’oiseaux comme la mouette, le
pélican, le cormoran et l’albatros. On rencontre également plusieurs espèces
de manchots comme le manchot de Humboldt et le manchot de Magellan. En mer,
on rencontre une grande variété de cétacés : grands dauphins vers Coquimbo
et baleines dans la région de Magallanes. Le bar est caractéristique de toute
la côte chilienne et on trouve également des espèces typiques : le fitzroya,
le merlu, l’anchois, le congridae, espèces particulièrement communes des côtes
chiliennes. Les coquillages et mollusques, comme la palourde, la moule et
les huîtres, sont abondants. Le saumon et la truite, introduits dans le pays,
sont de nos jours les principales espèces de poissons présentes dans les fleuves
chiliens.
Dans les territoires insulaires, la faune et flore sont uniques au monde.
Alors que dans l’Île de Pâques l’arbre caractéristique, le toromiro, a pratiquement
disparu, l’archipel de Juan Fernández compte plus de 200 espèces végétales
uniques comme le palmier chonta et certaines espèces animales comme le colibri
robinson et l'otarie à fourrure australe.